samedi 14 janvier 2012

Rencontre Avec Mr Jacques


Le 31 Décembre je suis allé à la Plaine des Palmistes et c'est la que je l'ai rencontré.



Rien de mieux qu'une bonne salade de palmiste pour terminer l'année, direction donc la propriété Payet dans la plaine des palmistes pour s'approvisionner. Mr Payet nous accueille et nous fait visiter la ou il passe ces journées, la plantation de palmiste est tellement grande qu'elle fournit environ 4 tonnes par an. Il cultive du palmiste rouge qui est endémique à La Réunion, du palmiste blanc originaire de l'ile Maurice et du palmiste royale dont je ne connais pas. Nous sommes venus récupérer des palmistes rouges, je les préfère aux blancs car je trouve que les rouges ont un goût plus subtil. Les blancs ont pourtant un avantage énorme pour le consommateur: ils ne s'oxyde jamais. Le Palmiste rouge est très sensible a l'azote dans l'air, lorsque l'on veut en faire en salade il faut se hâter de séparer la partie supérieur du palmiste et la préparer. Si vous ne vous dépêchez pas la belle chaire blanche gorgée d'eau a 80% va commencer a noircir, cella ne change pas le goût mais c'est beaucoup moins joli dans l'assiette. Vous pouvez voir comment on extrait la partie comestible d'un palmiste de son écorce ci dessous. En plus de ne jamais s'oxyder les palmistes blancs créent de nouvelles pousses quand on les coupe et nécessitent 3 mois pour atteindre la bonne taille au contraire des rouge que l'on doit replanter après la coupe et qui ont besoin de 3 ans pour atteindre la maturité.



Avant de repartir nous sommes tombés sur un jacquier, a première vue ses fruits ressemblent a des durians mais ils ne sentent pas du tout pareil heureusement. Mr Payet s'approche d'un jacque, attrape sa machette et tranche la queue du fruit d'un coup sec; il se retourne ensuite vers nous et nous dit que le fruit est mûr et que nous pouvons le prendre. Je le remercie, me penche pour attraper le fruit tombé a terre et me redresse plus difficilement que je ne l'aurais pensé, le fruit pèse facilement 10kg (il peut peser jusqu'à 25kg).



De Retour a l'appartement c'est le moment de s'attaquer a la bête. Il va falloir couper pour récupérer les gousses qui se mangent. C'est la première fois que je coupe ce fruit et je ne sais pas du tout a quoi m'attendre. Je commence donc a couper un carré dans le fruit et a l'éplucher; je découvre un enchevêtrement de gousses et de filaments collés les uns aux autres. Je plonge mes doigts dans le fruit pour en retirer une gousse et vérifier que je vais manger la bonne partie. Les gousses sont bien fixées a l'intérieur du fruit, la gousse se déchire si je tire dessus. Je goute, c'est sucré ça n'a pas énormément de goût mais c'est bon. Je fais un deuxième essai en tenant bien la base de la gousse et en tirant d'un coup sec pour la retirer, cette fois ci j'ai une belle gousse toute couverte de filaments clairs qui ressemblent a des tagliatelles. Je commence a retirer plus de gousses et après un moment je me rends compte que j'ai une pellicule collante qui s'est déposé sur mes mains. La sève du jacquier est extrêmement collante et les filaments qui composent son fruit sont plein de sève. Il m'a fallu que je me lave les mains 5 fois pour retirer la majorité de la colle. Ici la sève a un nom la colle jacque, elle servait il y a longtemps a attraper les oiseaux. Pour ne pas être embêté par la sève, il faut tremper ses mains ainsi que le couteau que l'on va utiliser pour ouvrir le jacque dans de l'huile.
Le jacque fait parti de ces fruits de La Réunion qui ne sont pas fort en goût mais sont tout de même très bons, n'hésitez pas a y gouter si vous en avez la possibilité.
Bonne Année 2012.



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